Consommer ou produire de façon éthique n’est aujourd’hui pas évident. Comment être sûr de l’origine d’un produit ? Comment être sûr que vos fournisseurs respectent des conditions de travail décentes et utilisent des matières biologiques ? Des labels de la mode éthiques ont été créés pour vous aider dans vos choix. Un label est un élément qui va identifier un produit ou un service, et ainsi le différencier des autres. Les labels ont pour objectif de garantir certains aspects et caractéristiques de ce produit ou de ce service. Ils sont souvent présentés sous forme de logo ou d’étiquette sur le produit. Être labellisé est donc une garantie de qualité (celle encadrée par le label), mais aussi un moyen de valoriser une pratique, par exemple le fait de produire en France.
Il existe deux sortes de labels. D’abord, ceux qui sont développés par des instances étatiques, et sujets à vérification de la part de l’Etat ou d’organismes de certification indépendants (l’AFNOR en France). On retrouve aussi les labels indépendants, développés par des organisations privées (entreprises, associations, ONG…). Ces labels peuvent aussi être soumis à des vérifications par des organismes de certification. Dans les deux cas, pour être labellisé, il faut respecter des exigences et un cahier des charges. La qualité d’un label de la mode éthique sera dépendante de ce cahier des charges et de la rigueur des exigences.
Si les labels ont pour objectif d’aider les consommateur.rice.s ou les professionnels dans leurs choix, il en existe aujourd’hui une multitude, et il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. C’est pourquoi nous avons décidé de vous présenter une liste (non exhaustive) des principaux labels de la mode éthique, ainsi que leurs caractéristiques principales.
Les labels portant sur les produits
Les labels OEKO-TEX
OEKO-TEX, association allemande, a développé des labels garantissant qu’aucun produit toxique pour l’humain ou pour l’environnement n’a été utilisé pour produire le textile, ou les accessoires qui composent le produit fini (les boutons par exemple). Les produits labellisés OEKO-TEX sont contrôlés à chaque étape de leur chaîne de production par un organisme de contrôle indépendant.
L’association OEKO-TEX a développé plusieurs labels, qui se concentrent chacun sur des aspects différents du produit.
Le label GOTS unifie ce que l’on entend par “produit biologique”. Il ne concerne donc que les matières naturelles (coton, chanvre, laine et soie). Pour qu’un produit soit considéré comme biologique, il doit être composé à 70% de fibres biologiques.
GOTS effectue une vérification sur l’intégralité de la chaîne de valeur du produit. Il garantit aussi la non-utilisation de produits chimiques dangereux, tels que les pesticides ou les OGM. Le label se concentre également sur la gestion des eaux usées : elles doivent être traitées avant d’être rejetées dans la nature. Concernant les matières d’origine animale, elles doivent respecter une charte de bien-être animal et d’élevage responsable pour être labellisées. Enfin, le label prend aussi en compte certains aspects sociaux, et assure notamment le respect des conditions de travail développées par l’OIT sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
D’abord, la production doit être éthique, dans le respect de l’humain et de l’environnement. Par ailleurs, cette production doit se faire dans le respect des cultures et des sociétés, en promouvant l’éducation, la préservation des traditions et en écartant toute forme d’appropriation culturelle. L’artisanat doit être valorisé, ainsi que la diversité et la solidarité au sein de l’entreprise (et des entreprises partenaires). Le système économique doit être durable et circulaire, favoriser le commerce équitable, une production locale et respectueuse des animaux. Globalement, le label SLOWEARE certifie les entreprises promouvant la slow fashion.
L’écolabel européen, utilisable uniquement dans les pays membres de l’UE, est un gage de qualité et d’efficacité des produits. Il analyse notamment les effets du lavage et du séchage sur le rétrécissement des produits, la résistance des couleurs au lavage, à la sueur, à l’exposition à la lumière… L’organisme a développé 40 critères portant sur l’impact environnemental des produits et leur qualité tout au long de leur cycle de vie.
Master of Linen concerne le lin fabriqué à 100% en Europe. Les produits labellisés sont donc faits à partir de lin fabriqué entièrement en Europe, de la culture à l’ennoblissement des textiles. Ce label a aussi pour objectif de mettre en lumière des savoir-faire, et de valoriser les emplois européens. Enfin, sur l’ensemble de la chaîne de production du lin, les acteur.rice.s doivent engager une responsabilité sociale et environnementale, ainsi que la réduction de leur empreinte carbone.
Pour autant, ce label est aujourd’hui soumis à la controverse. En effet, les produits labellisés sont majoritairement commercialisés par des enseignes de la fast fashion, ce qui nous fait nous questionner sur la rigueur du label. De plus, le cahier des charges est très vague, et peu contraignant, puisque l’irrigation n’est pas interdite, ni l’usage de pesticides chimiques. Enfin, le fonctionnement même du label est critiquable puisqu’il fonctionne sous forme de crédits. Certaines entreprises de la chaîne de valeur peuvent alors acheter des crédits à ceux qui n’en utilisent pas. La dernière critique concerne la vérification du respect du cahier des charges : aucun contrôle n’est effectué, sur aucune étape de la chaîne de production du coton BCI. Parmi les labels de la mode éthique, le BCI n’est donc pas le plus exigeant.
Le label People for the Ethical Treatment of Animals (PETA)
Le label PETA garantit le caractère Vegan des produits. Aucun test sur les animaux, et aucune matière issue d’un animal ne sont utilisés durant la production.
Les labels portant sur les conditions de travail
La Fair Wear Foundation a rédigé un code de conduite visant à faire prendre conscience de leurs droits aux travailleur.euse.s du textile. Il est basé sur les normes de l’OIT, sur la Déclaration des Droits de l’Homme, et sur les rapports de diverses organisations sur les conditions (catastrophiques) de travail dans l’industrie.
Pour être labellisé, 8 conditions sont à respecter : l’absence de travail forcé, de travail des enfants et de discriminations. Les travailleur.euse.s ont aussi le droit de grève et de syndicat, et le droit à des conditions sanitaires et de sécurité minimum. Enfin, ils doivent bénéficier d’un salaire vital, et le temps de travail est plafonné à 48 heures par semaine, dont une journée de repos par semaine.
Le label Max Havelaar
Ce label, développé par l’association Fair Trade International, garantit un commerce équitable, respectueux des droits de l’homme et de l’environnement.
Il existe un socle commun de critères économiques, sociaux et environnementaux commun à tous les pays. Ce socle est ensuite décliné et adapté aux différents pays. Il comporte notamment l’interdiction de l’usage des OGM, des conditions de travail décentes, une gestion responsable de l’eau, et enfin, les producteur.rice.s doivent soutenir financièrement leurs employés et promouvoir leur éducation.
Le label World Fair Trade Organization est axé sur le commerce équitable, et sur le contrôle de la gouvernance des entreprises. Pour être certifié, c’est l’ensemble de la démarche de l’entreprise qui doit être équitable.
Le cahier des charges du label comprend plusieurs points. D’abord, l’entreprise doit être transparente, et doit mettre en place les pratiques du commerce et de la rémunération équitables. Elle doit aussi favoriser la création d’opportunités pour les producteur.rice.s économiquement désavantagés et respecter les droits des travailleur.euse.s promus par l’OIT. Enfin, elle doit promouvoir les capacités de gestion en son sein, mais aussi auprès de partenaires plus défavorisés. En plus de l’aspect équitable, l’activité doit être respectueuse de l’environnement. La consommation d’énergie et les émissions de GES sont encadrées, ainsi que la gestion des déchets. Par ailleurs, l’innovation et la mise en place de techniques de production respectueuses de l’environnement sont encouragées.
Les labels portant sur l’origine des produits
Le label Origine France Garantie
Pour obtenir le label Origine France Garantie, deux critères sont à prendre en compte. D’abord, l’ensemble de la confection doit être effectué en France, et au minimum 50% du prix de revient du produit doit être acquis en France.
Le label France Terre Textile
Le label Entreprise du Patrimoine Vivant est délivré par le Ministère de l’Economie et des Finances. Il peut être délivré à toute entreprise dont le patrimoine économique est composé d’un savoir-faire rare, renommé ou ancestral. Ce savoir-faire doit reposer sur la maîtrise de pratiques traditionnelles ou très techniques. EPV valorise donc des savoir-faire artisanaux et industriels jugés excellents.
Ce label garantit que 75% des opérations de production sont faites en France. La production doit aussi être faite en circuit court et respecter une certaine qualité. Enfin, la production doit être respectueuse de l’environnement. France Terre Textile garantit donc des produits inclus dans une démarche de Responsabilité Sociale des Entreprises, respectueuse de l’environnement, et préservant des savoir-faire français.
Comment être labellisé ?
Pour devenir labellisé, chaque démarque dépendra du label que vous souhaitez obtenir, ils ont tous leur mode de fonctionnement propre. Par exemple, pour les labels OEKO-TEX, il faut faire une demande auprès de l’association. Des tests seront alors effectués sur les produits. S’ils sont considérés conformes, un certificat est délivré pour une durée d’un an. Le processus est globalement le même pour de nombreux labels de la mode éthique, notamment pour GOTS, Global Recycled Standard, Fair Wear Foundation ou encore Origine France Garantie.
Pour certains labels, le processus est plus simple puisqu’il n’y a pas de contrôle par un organisme extérieur. C’est notamment le cas du BCI. Le label PETA est aussi basé sur une auto-déclaration du fabriquant, aucun contrôle indépendant n’est effectué.
Enfin, pour d’autres, le label est plus compliqué à obtenir. C’est le cas de SLOWEARE. L’obtention de ce label de mode éthique se fait en deux phases. D’abord, il faut être éligible, et donc respecter un certain, nombre de prérequis. Si la marque est retenue, une étude approfondie sera effectuée, pour savoir si elle respecte les 45 critères du label.
Ces labels de la mode éthique sont donc un bon moyen pour savoir ce que vous consommez. Ils garantissent un respect d’exigences concernant diverses caractéristiques de la production d’un vêtement. Les labels sont également un gage de qualité. Il existe de nombreux labels, et nous espérons que notre liste vous aidera à vous y retrouver.
Nous souhaitons tout de même souligner que de nombreux labels existent, et qu’ils n’englobent pas tous les mêmes aspects. Selon la façon dont vous souhaitez consommer, et les valeurs qui vous tiennent à cœur, certains labels seront plus adaptés que d’autres pour vous aiguiller.
Enfin, certains labels ont leurs propres limites. Nous avons donné l’exemple du BCI qui est aujourd’hui controversé, une enquête a notamment été réalisée par Elise Lucet pour son émission Cash Investigation. Mais nous vous conseillons de lire les articles du blog de WeDressFair, ou de vous procurer La face cachée des étiquettes de Thomas Ebélé et Eloïse Moigno pour aller plus loin sur le sujet.
Le label Entreprise du Patrimoine Vivant
Le label World Fair Trade Organization
Le label Fair Wear Foundation
Ce label concerne uniquement les produits fabriqués à partir de matières recyclées. Pour être certifié, le produit doit être conçu à partir d’au moins 50% de matières recyclées. L’ensemble de la chaîne de valeur est aussi soumis au contrôle, et le respect des travailleurs (normes de l’OIT) et de l’environnement est garanti.
Le label Global Recycled Standard (GRS)
Cradle to Cradle (du berceau au berceau) est un label qui certifie le recyclage et l’éco-conception. Il certifie l’utilisation de produits non toxiques, le recyclage et la réutilisation des matières. La production doit se faire avec des énergies renouvelables et la gestion des eaux doit être responsable. Enfin, les droits des travailleurs doivent être respectés sur l’ensemble de la chaîne de valeur pour être certifié.
Le label Cradle to Cradle
Le label Fairmined concerne les matières minérales, et notamment l’or, l’argent et le platine. Il s’applique uniquement aux organisations minières artisanales, et certifie des mines autonomes et responsables. L’objectif est d’assurer un prix juste pour les mineurs, ainsi que leur sécurité, d’interdire le travail des enfants et de promouvoir l’égalité entre les sexes.
Le label Fairmined
Le label BCI se concentre également sur le coton. L’objectif est de garantir que celui-ci est produit sans utiliser certains pesticides nocifs et en encourageant le port de protection pour les travailleurs. BCI promeut aussi une meilleure gestion de l’eau et des sols, ainsi que la préservation de la biodiversité.
Le label Better Coton Initiative (BCI)
BioRe est un label qui concerne uniquement le coton. Il en assure le caractère biologique et respectueux de l’environnement, ainsi que des conditions de production respectant le commerce équitable et des conditions de travail dignes.
Le label BioRE
Le label Masters of Linen
Ecocert Textile se concentre sur l’origine des matières premières et leur traçabilité. Il assure des produits issus de l’agriculture biologique ou du recyclage, dont la production est respectueuse de l’environnement et de l’humain. L’usage de certains produits chimiques est par exemple banni, la consommation d’eau et d’énergie doit être régulée sur l’ensemble de la chaîne de valeur, et l’éco-conception est valorisée. Enfin, ce label de la mode éthique assure aussi des conditions de travail et sanitaire dignes.
Le label Ecocert Textile
L’écolabel européen
SLOWEARE est un des labels de la mode éthique le plus complet. Il cherche à certifier l’éco-responsabilité des marques. Pour ce faire, la marque doit respecter 45 engagements, répartis en 12 catégories.
Le label SLOWEARE
Le label Global Organic Textile Standard (GOTS)
Enfin, OEKO-TEX a conçu le label SteP, acronyme de “Sustainable Textile and Leather Production”. À la différence des trois autres, celui-ci se concentre uniquement sur les conditions de production. Il garantit le respect de 6 critères concernant la gestion des produits chimiques, les performances environnementales, la gestion de l’environnement, la responsabilité sociale, la gestion de la qualité et enfin la protection de la santé et de la sécurité des travailleur.euse.s.
OEKO-TEX a aussi développé le label Made in Green qui regroupe plusieurs objectifs. D’abord, la garantie qu’aucun produit toxique pour l’humain et l’environnement n’a été utilisé durant la production. Mais aussi d’assurer que l’ensemble de la chaîne de valeur est respectueuse de l’environnement, et que les conditions des travailleur.euse.s respectent les critères de l’OIT (Organisation Internationale du Travail).
On retrouve aussi le label Leather Standards by OEKO-TEX. Comme indiqué dans son nom, il se concentre sur le cuir, et assure l’absence de substances nocives des produits fabriqués à partir de ce dernier.
Le plus connu, est le label OEKO-TEX standard 100. Il garantit l’absence de substances toxiques, nocives pour l’humain et l’environnement, dans le produit fini. OEKO-Tex standard 100 assure aussi la conformité aux réglementations européennes REACH.
